Le foin : le cœur de l’alimentation équine

 

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D’après vous, combien de foin est censé mangé un cheval ? Cela dépend du poids me direz-vous.

Pour vous donner un ordre d’idée, Nevada et Inaïa mange 1 botte et demi, soit environ 25kg par jour.

Mon expérience

Nevada a eu été, par le passé, sous nourrit. Elle avait été laissée sans nourriture durant un hiver entier avant qu’il y ait une saisie de l’État et qu’elle parte à l’engraissage. Elle était très maigre. Ce qui la rend agressive face à la nourriture.

Quant à Inaïa, c’est la chef, elle a un caractère très trempé. Elle attaque volontiers Nevada pour manger en première.

En dessous de 25kg de foin chaque jour, elles se battent à chaque distribution de ration. Une vraie catastrophe…

J’ai frôlé la rupture de stock cet hiver, elles ont donc été alimentées avec 17kg de foin par jour pendant quelque temps.

C’est simple, quand j’arrivais, elles hennissaient et arrivaient au galop. Alors oui, c’était mignon, mais concrètement, je ne supportais plus de les voir m’attendre désespérément pour avoir leur ration.

Quand j’ai retrouvé du foin, nous sommes revenues à la ration normale. J’ai observé directement une diminution de l’agressivité, et des crottins moins acides. Moins d’agitation à mon arrivée. Bref deux juments zen.

Ce que les sites officiels en disent

 

Le cheval

 

À l’état naturel  :

  •  il utilise l’herbe et les ligneux pour s’alimenter et couvrir ses besoins nutritionnels
  • mange en moyenne 16h/jour en continu
  • préfère manger en même temps que ses congénères
  • il vit en groupe
  • mange la tête basse, lentement, en se déplaçant
  • zone de pâturage rase

 

Le cheval :

  • est monogastrique
  • il a un petit estomac non-élastique, qui assure une pré-digestion des aliments
  • le petit estomac se vide dans l’intestin grêle lorsqu’il est plein
  • un herbivore
  • 15-16 h par jour à s’alimenter en moyenne, sous la forme de multiples petits repas, de jour comme de nuit.

 

Son corps est adapté à sa nature de cheval, il fonctionne selon la règle suivante : il doit manger en moyenne 15h/jour. Conséquences :

  • Son appareil digestif produit de l’acide en permanence, or si celui-ci se retrouve vide trop longtemps, il y a une augmentation de l’acidité, et, à terme, des problèmes gastriques.
  • Ses dents, à pousse continue, sont adaptées à la consommation de grandes quantités de fourrages, de fibres qui assurent leur usure régulière. Il faudra donc veiller à lui en apporter des quantités suffisantes, disponibles tout au long de la journée.
  • Son estomac est relativement petit, adapté à de petites quantités ingérées à chaque repas, plusieurs fois dans la journée. Le cheval n’est pas un ruminant, il n’avale ses aliments qu’après les avoir soigneusement mâchés et humidifiés grâce à une production abondante de salive.

Exemple de quantité de fourrage pour un cheval de 500kg :

  • soit 60 à 80 kg brut d’herbe jeune à 15 % de MS ou
  • soit 12 kg brut de foin de pré à 85 % de MS.

Le minimum à respecter pour la santé de son cheval :

  • des repas réguliers
  • à horaires fixes
  • au minimum fractionné en trois repas par jour, au mieux, à volonté
  • donner des petites rations de concentrés (sinon ils seront poussés dans le gros intestin, les céréales vont fermenter, cela peut causer des coliques douloureuses)
  • un apport de fibre tout au long de la journée
  • soit  60 à 80 kg brut d’herbe jeune à 15 % de MS
  • 12 kg brut de foin de pré à 85 % de MS.

 

Bénéfices de les faire manger la tête penchée vers le sol :

  • le risque de bouchon oesophagien diminue (y compris pour le concentré pour les chevaux gloutons qui le mastiquent peu).
  • Cette position favorise aussi l’élimination des poussières inhalées du fait de l’inclinaison de la trachée

Les repas abondants et concentrés

Quand un repas trop abondant est donné d’un coup :

  • l’estomac se vide en cours de repas = les aliments ingérés sont moins bien digérés
  • une digestion enzymatique se fait dans l’intestin grêle
  • tout cela transite dans le gros intestin
  • des micro-organismes spécialisés (bactéries) assurent la valorisation de la fraction non digérée auparavant
  • quand ces bactéries dont ce travail, il y a une augmentation des risques de coliques, diarrhées et fourbures.

Les conséquences d’une distribution rationnée et trop abondante d’un coup :

  • moins de mastication ,ce qui engendre des problèmes digestifs
  • une digestion incomplète dans son estomac et son intestin grêle, ainsi que des afflux importants dans son gros intestin pouvant être la cause de coliques.

La quantité de fourrage trop faible

 

L’absence de consommation d’aliment sur de nombreuses heures :

  • acidification de l’estomac qui contribue à l’arrivée d’ulcères de l’estomac, potentiellement très douloureux

Les problèmes liés à l’appareil digestif :

Ainsi, les coliques sont favorisées notamment par :

  • un changement brusque d’alimentation
  • une alimentation trop riche en concentrés par rapport aux fibres
  • des repas de concentrés trop volumineux
  • un foin de mauvaise qualité,
  • l’ingestion de plantes toxiques,
  • un accès limité à l’eau,
  • un mauvais contrôle du parasitisme digestif (voire article sur le VermX ici)

 

 

Les causes d’ulcères gastriques très présents chez les équidés :

  • pas assez de fibres (foin)
  • excès de consommation d’aliments concentrés (granulés…)
  • 15h d’alimentation en moyenne (foin à volonté dans des filets)

Les filets à foin

 

Bénéfices des filets à foin :

  • le temps d’ingestion est deux fois plus long
  • le temps de mastication augmente en moyenne (en fonction des filets) de 5 min/kg de foin

Les filets à foin que j’utilise (à gauche sur la photo)

/!\

  • certains filets obligent les chevaux à pencher la tête, ce qui peut à la longue avoir un effet néfaste sur les vertèbres et les tissus musculaires
  • si les largeurs de mailles des filets sont trop petites, les chevaux ne mangent plus leur foin.
  • privilégier la posture naturelle du cheval : manger la tête penchée vers le sol
  • ne pas utiliser de filets à foin proche ou à même du sol notamment pour les chevaux ferrés et/ou harnachés qui pourraient se coincer dans les mailles.

 

Le foin à volonté

Impact du foin à volonté sur les chevaux :

  • réduction du stress
  • augmentation du bien-être
  • comportement plus serein
  • possibilité de manger de jour comme de nuit
  • possibilité de manger dès que le besoin s’en fait ressentir
  • diminution voire disparition des tic (Stéréotypie d’écurie : tic à l’air, tic de l’ours, etc)
  • baisse de l’ennui
  • meilleure santé générale : dents, digestion
  • meilleure mastication, donc meilleure salivation, donc meilleure digestion et amélioration du pH donc limitation de l’apparition d’ulcères

L’alimentation et le sport :

Impact de l’alimentation en fourrage sur les performances :

  • une restriction totale d’alimentation avant la compétition augmente le risque d’ulcère gastrique
  • apport de fourrage 2 à 3 heures avant l’exercice ne semble pas affecter la performance, ni la glycémie (taux de glucose) pendant un exercice d’intensité modérée
  • des apports de fourrages en petite quantité (1-2kg), 1 à 3 heures avant la compétition sont recommandés pour limiter les problèmes gastriques des chevaux de haut niveau

 

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